Les grands projets culturels et sportifs, et la question de la gentrification : regards internationaux
Mardi 17 avril 2018, de 18h à 20h - ENTREE LIBRE
Lieu : IMéRA (Aix-Marseille Université), 2 place le Verrier, 13004 Marseille
Sur une question qui se pose notamment à Marseille, 5 ans après MP2013, la table-ronde réunit autour d'Ulrich Fuchs, Président du jury des capitales européennes de la culture :
- Beatriz Garcia, chercheure en sociologie urbaine à l'université de Liverpool ;
- Boris Grésillon, professeur de géographie à l'université Aix-Marseille et membre du laboratoire Telemme (AMU, CNRS) ;
- Martin Müller, chercheur en résidence à l’IMéRA, professeur de géographie et d'aménagement à l'université de Lausanne
Cette rencontre est organisée dans le cadre du programme Méditerranée de l’IMéRA, dirigé par Thierry Fabre.
Dans un contexte où de plus en plus de villes de par le monde cherchent à faire parler d'elles en tentant de décrocher différents trophées et labels internationaux (ville classée au patrimoine mondiale de l'UNESCO, ville du design, ville créative...), l'investissement dans des grands projets culturels et sportifs semble être un moyen très prisé par les édiles urbains et les élites économiques pour hisser la ville dans une autre dimension. Par l'organisation de gros événements culturels (cf. "capitale européenne de la culture") ou sportifs (JO, coupe du monde de football ou de rugby), il s'agit pour la ville à la fois d'améliorer sa visibilité et de faire peau neuve, autrement dit de profiter de l'événement en question pour se lancer dans d'intenses travaux de rénovation ou de réhabilitation.
Ces "grands travaux" ne sont pas sans conséquences sur le bâti, les transports et la population. D'une part, les "big events" sont des machines à générer de la gentrification. Mais d'autre part, lorsqu'ils sont correctement gérés, ils "permettent à la ville de gagner 10 ans" (pour citer l'expression d'un des acteurs de Lille 2004) en termes de transports, de création de nouveaux quartiers ou encore de dynamisme économique. La question est de savoir si ce dynamisme profite au plus grand nombre.
Loin des analyses dichotomiques, les chercheurs réunis ici tenteront d'étudier le couple grand événement & gentrification dans toute sa complexité et son ambiguïté, tout en se basant sur des exemples précis.
La table-ronde réunit autour d'Ulrich Fuchs, Président du jury des capitales européennes de la culture, qui fut le directeur artistique de deux capitales européennes de la culture (Linz 2009 et Marseille-Provence 2013), trois spécialistes internationaux :
- Beatriz Garcia, chercheure en sociologie urbaine à l'université de Liverpool. Elle concentre ses recherches sur les grands événements culturels et leurs impacts en termes de régénération urbaine. Elle a dirigé l'étude "Impacts 08" au moment de "Liverpool 2008 - capitale européenne de la culture" et elle a suivi de près le dossier des Jeux olympiques de Londres en 2012. Elle compte parmi les experts les plus reconnus des grands événements culturels et sportifs. Elle est membre du jury européen de désignation des capitales européennes de la culture.
- Boris Grésillon, professeur de géographie à l'université Aix-Marseille et membre du laboratoire Telemme, actuellement en détachement à Berlin. Il s'intéresse à la place et au rôle des artistes dans les villes, notamment durant les phases de mutations urbaines. Il a suivi et analysé l'organisation de "Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture" et ses impacts sur la ville et sa population.
- Martin Müller, professeur de géographie et d'aménagement à l'université de Lausanne, où il dirige l'équipe "M3 : Matérialités - Multiplicités - Métropolis". Il est actuellement chercheur résident à l'IMéRA à Marseille. Martin Müller est spécialiste des grands événements sportifs et il a notamment travaillé, avec un regard critique, sur le cas des villes hôtes des Jeux olympiques et des coupes du monde de football.
De 18:00 à 20:00