«Généalogie du zombie au cinéma»
Avec Joachim Dupuis, essayiste, philosophe et enseignant, suivi d’un échange avec Bertrand Kaczmarek, professeur de philosophie.
Le zombie est aujourd'hui partout sur les écrans, dans les rues (avec les marches de zombies). Il est devenu une figure mythique : ce que Gilles Deleuze, dans les années 70, avait prophétisé. Pourtant, lorsqu'on parle de zombie, on envisage essentiellement le mort-vivant en décomposition qui erre et mord les vivants pour se repaître de leurs chairs, on oublie trop souvent le contexte d'apparition de ce « monstre ». L'objectif de cette intervention – limitée au septième art – sera de parcourir l'histoire du cinéma, pour repérer les transformations, les points d'inflexion qui ont fait de cette figure un mythe. Des années 30, où le zombi vaudou s'insère dans le cinéma américain, aux années 60, où George Andrew Romero impulse une réelle transformation du personnage, le zombi(e) apparaît comme un outil politique et non une simple métaphore. Le cinéma a conceptualisé le zombi(e), pour renforcer son emprise sur les spectateurs : l'acmé est aujourd'hui atteint avec le néo-zombie, post-2001. En ce sens, le zombie participe de la fabrique « mythologique » du cinéma. Nous sommes, depuis les années 70, entrés dans l'ère du blockbusting, qui ne se limite pas à son sens économique : les superproductions placent de plus en plus le spectateur dans un « dispositif de commotion » et où le zombie, au final, est peut-être moins sur le grand écran que devant lui. Cela touche également notre manière de réagir en temps de crise (Covid-19), puisque notre regard sur la contamination est forgé par le cinéma zombie.
Médiathèque Salon-de-Provence
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