Conférence/Débat

"La fabrique du sauvage", Conférence à Marseille de Philippe Descola, anthropologue (EHESS)

Après le succès de la 42e conférence Marc Bloch avec le prix Nobel de Médecine Svante Pääbo le 9 novembre 2023 au Musée de l'Homme, et afin de poursuivre le dialogue entre les sciences expérimentales et les sciences sociales, l’EHESS propose de janvier à juin 2024 un cycle de conférences Marc Bloch dédié à l’interdisciplinarité avec six directrices et directeurs d’études de l’EHESS.

La deuxième conférence aura lieu à Marseille le 15 février, avec Philippe Descola, anthropologue et directeur d’études de l’EHESS au Laboratoire d'anthropologie sociale (Las), qui interviendra sur le sujet « La fabrique du sauvage. Anthropisation des écosystèmes forestiers et systèmes techniques autochtones ».


"La fabrique du sauvage. 
Anthropisation des écosystèmes forestiers et systèmes techniques autochtones"

Les paléoanthropologues comme Svante Pääbo étudient l’anthropisation des hominidés, à savoir leur évolution dans la longue durée en fonction des mutations génétiques et, parfois, de croisements interspécifiques. Ce processus reste indissociable d’une autre anthropisation, celle des écosystèmes qu’Homo sapiens a façonnés au cours des millénaires et à laquelle s’intéresse l’ethnobotanique, l’ethnoécologie et l’archéologie. Car tous les écosystèmes portent la marque de l’action humaine, parfois de façon très peu visible. C’est le cas des écosystèmes forestiers de la ceinture intertropicale, l’Amazonie au premier chef. Loin d’être des « forêts vierges », ce sont en réalité des forêts anthropogéniques dont la structure a été modifiée en profondeur par les techniques culturales et d’agroforesterie de leurs occupants. L’anthropologie s’intéresse à la façon dont les populations autochtones conçoivent ce processus et explicite en quoi il diffère profondément de la déforestation massive causée par l’élevage extensif et l’agrobusiness.

Entrée libre sur inscription en suivant le lien ci-desous : 

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Biographie

Après des contributions à l’ethnologie de l’Amazonie, fondées notamment sur des enquêtes parmi les Jivaros achuar, Philippe Descola se consacre depuis plusieurs années à l’anthropologie comparative des rapports entre humains et non-humains et, plus récemment, à l’anthropologie des images. 

Professeur émérite au Collège de France dans la chaire d’Anthropologie de la nature, il a été directeur d’études à l’EHESS. Il est notamment l’auteur de La Nature domestique (Paris, 1986, réédition 2019), Les lances du crépuscule(Paris, 1993), Par-delà nature et culture (Paris, 2005), Diversité des natures, diversité des cultures, (Paris, 2010), L’écologie des autres (Paris, 2011), La composition des mondes (Paris, 2014), Une Écologie des relations (Paris, 2019), Les formes du visible (Paris, 2021) et, en collaboration, Les idées de l’anthropologie (Paris, 1988, réédition 2022), Dictionnaire de l’ethnologie et de l’anthropologie (Paris, 1991), Nature and Society, (Londres 1996), La production du social (Paris, 1999), La Fabrique des images (Paris, 2010), Les Natures en questions (Paris, 2018), Ethnographies des mondes à venir (Paris,  2022), ouvrages traduits dans une quinzaine de langues. Médaille d’or du CNRS, Philippe Descola est membre de la British Academy et de l’American Academy of Arts and Sciences.