Je suis sûre que beaucoup d'entre vous ont déjà entendu parler des corons, terme qui désigne les maisons des mineurs de charbon. Mais en Provence, on aime bien faire les choses à notre façon, du coup on parle uniquement de "cités minières".

Les premières cités de notre bassin de l'Arc sont apparues à la fin du 19ème siècle, au Thubet, dans la forêt des Euves. Les vestiges que vous voyez en photos sont encore visibles dans la forêt et sont desservis par notre parcours permanent (livret sur l'histoire des vestiges et carte du parcours disponibles à l'accueil du musée).

Il s'agissait alors de loger les Italiens, des Piémontais, que la Cie minière était allée recruter directement en Italie afin de se munir d'une main d'oeuvre qui ne soit pas absente au moment des grands travaux agricoles des paysans-mineurs d'autrefois. Et aussi pour casser les grèves...

Le recrutement se faisait avec une carte et des critères précis comme la taille, pas trop grande, ou le fait d'être célibataire. On ne souhaitait donc pas pérenniser cette main d'oeuvre.

Avec l'époque de notre puits, le dernier de Gréasque, le Puits Hély d'Oissel, le but a changé: on construit de nouvelles cités le long du traînage, de la route menant au puits, dans les années 1920. On y loge avant tout Italiens et Espagnols fuyant la montée du fascisme et du franquisme dans leurs pays respectifs, et venant d'eux-mêmes travailler à la mine. On veut les garder durablement, et développer ainsi la production de charbon !! Ces maisons sont toujours habitées et ont donc parfois été un peu modifiées.

C'est aussi pour loger les mineurs que se crée Biver, au début une cité minière plus grande que toutes les autres, maintenant un quartier de Gardanne. Et le nom vient bien sûr de l'ingénieur Ernest Biver qui était alors directeur de la Cie minière locale.

Si vous voulez en savoir plus sur les cités minières de Gréasque, nous avons récemment mis en ligne un clip du parcours intitulé "Gréasque, ville minière" sur notre chaîne You Tube:

https://youtu.be/AA03Ijx3qUg