Deux doctorants marseillais en finale du concours Ma thèse en 180 secondes
Publié par Cellule CST AMU - Membre du réseau Culture Science Sud, le 11 juin 2018 1.6k
La finale nationale du concours Ma thèse en 180 secondes se tient à Toulouse le 13 juin prochain. Camylla Lima de Medeiros et Colin Gatouillat, doctorants à Aix-Marseille Université, y représentent le regroupement Aix-Marseille Provence. Avant le grand jour, regards croisés sur le chemin parcouru depuis le 1er jour de formation...
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Qu’est-ce qui vous a donné envie, Camylla et Colin, de participer à ce concours ?
Colin : La question de la médiation et de la vulgarisation m’intéresse depuis un petit moment. J’ai participé à d’autres projets dans ce domaine. D’ailleurs, l’année dernière, j’ai assisté à la finale régionale marseillaise de MT180 en tant que public. Je crois que c’est ça qui a été le déclic !
Camylla : Moi, c’était vraiment une première ! Enfin, je suis aussi enseignante donc l’exercice est un peu similaire. Mais s’adresser à un vrai public, on ne le fait pas tous les jours... Je me suis inscrite au concours pour porter un message. MT180 me permettait de donner, au sein de l’université, une voix aux personnes en exil que j’accompagne dans le Collectif Agir (Collectif associatif des Pays d’Aix et d’Aigues travaillant dans l’accueil des réfugiés). J’avais envie de montrer que la littérature peut être un moyen efficace de porter le message et l’expérience, parfois douloureuse, de personnes réelles. J’espère y être un peu arrivée…
Colin : MT180 est un exercice chouette et il faut prendre un peu de recul : ce n’est qu’un happening du travail que l’on fait. L’idéal ce serait de pouvoir rallonger les 3 minutes imposées… C’est d’ailleurs ce qu’offrent les à-côtés du concours : la possibilité de pouvoir parler plus longuement de son sujet, en laissant de côté l’effet « spectacle » propre au concours.
Camylla : Il faut effectivement aller au-delà de l’effet marketing sur nos sujets de thèse et essayer de viser une vraie diffusion.
À votre avis, pourquoi en êtes-vous arrivés à cette étape du concours ?
Colin : Je pense que ce qui a marché pour Camylla et moi c’est le fait d’avoir adopté un ton et des « artifices » qui servent nos propos. Chez moi, l’utilisation d’un ton théâtral fait avancer mon discours. Nos prestations sont peut être un peu en décalage avec d’autres propositions parfois formatées dans le style. Et puis, nos sujets parlent à tout le monde, ils sont très actuels et pour le mien consensuel. Tout le monde a son avis sur la question alors c’est peut-être plus facile de faire réagir public et jury dessus ?
Camylla : Je partage l’avis de Colin et je pense que nous devons cela à nos formateurs qui ont su nous faire progresser tout en conservant nos personnalités. Le niveau des candidats en finale régionale était déjà très élevé et si on avait pu en emmener d’autres candidats marseillais en demi-finale nationale, je suis sûre qu’ils seraient avec nous dans cette dernière étape du concours !
Qu’est-ce que l’aventure MT180s vous a apporté ?
Camylla : Je me dis que dans le contexte actuel, où la loi asile et immigration porte à discussion, ce concours m’a permis de faire réfléchir des gens qui ne sont peut-être pas particulièrement touchés par cette situation. L’essentiel était de les aider à faire des liens et à se poser des questions sur le sujet.
Colin : Moi, ça m’a remotivé. Depuis le concours, j’ai un vrai coup de boost ! Et puis, j’ai réalisé un rêve : aller à France Inter. Jamais j’aurais pensé participer à une émission de la Tête au carré pour parler de mon sujet à une audience aussi large ! Ni même rencontrer mes idoles Charline Vanhoenecker, Alexandre Vizorek et Guillaume Meurice.
Camylla : Je crois que ce concours m’a aussi tout simplement appris à communiquer. Dans les colloques, je lisais mes feuilles et ne regardais pas tellement les gens. MT180 m’a donné cette envie de les regarder, de ne pas rester dans ma bulle. J’ai pris conscience que je communique pour l’autre. J’ai aussi gagné confiance en moi, notamment sur la prise de parole en français. Je suis maintenant convaincue que les gens me comprennent et peuvent comprendre mon sujet.
Colin : C’est vrai ce que dit Camylla : je ne pensais pas pouvoir encore progresser à l’oral. En tant qu’enseignant, j’ai été formé à la communication orale. Mais le concours m’a permis de réaliser la marge de progression que j’avais et les progrès qu’il me restait à faire.
Question bonus, Colin, qu’est-ce qui est le plus stressant : dire « grosse faignasse » devant le président de l’université ou ne pas bafouiller devant Mathieu Vidard » ?
Colin : Rires Sans hésiter : ne pas bafouiller à la radio !
Et pour toi, Camylla, qu’est-ce qui est le plus stressant : ne pas rater un plat de « moqueca » quand on a invité les 30 candidats marseillais de MT180 à déjeuner chez soi ou réussir à reproduire et transmettre la même émotion avec un texte rabâché plusieurs fois ?
Camylla : Définitivement : réussir à reproduire la même émotion. C’est vraiment un exercice difficile. D’ailleurs pour Toulouse j’espère revenir à l’émotion de Marseille.
Un pronostic pour la finale ?
Camylla : Dur dur ! On aimerait bien être l’un des 3 prix du jury. Mais on est face à 14 discours vraiment bien construits et bien amenés.
Colin : C’est vrai. On est une bonne équipe, on se soutient l’un l’autre. Dans tous les cas, c’est que du bonus. On connait presque tous les finalistes, il y a une excellente ambiance. On a hâte !
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Camylla Lima de Medeiros mène une thèse en littérature comparée au sein du Centre interdisciplinaire d’études des littératures d’Aix-Marseille Université. Elle s’intéresse aux œuvres littéraires d’auteurs ayant connu l’exil, notamment Marguerite Duras, Alejandra Pizarnik et Clarice Lispector, pour comprendre quels sont les ressorts d’une écriture exilique. (Re)découvrez la vidéo de la finale locale du concours : https://www.youtube.com/watch?v=87ejiuRg23M
Colin Catouillat mène une thèse en sociologie du sport au sein de l’Institut des sciences du mouvement Etienne Jules Marey. Il cherche à comprendre quelles sont les raisons de l’arrêt de la pratique sportive chez les adolescents de collège et de lycée en France ». (Re)découvrez la vidéo de la finale locale du concours : https://www.youtube.com/watch?v=t-_vjsMZnEE&t=16s
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Informations pratiques
- Date : Mercredi 13 juin à 18h30
- Lieu : Théâtre national de Toulouse
- Soirée animée par Mathieu Vidard et Sofia Aram
- Retransmission en direct sur : mt180.fr