Culture de la pierre sèche : une inscription au Patrimoine Culturel Immatériel de l’humanité
Publié par Echosciences Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur, le 19 décembre 2018 3k
Le 28 novembre 2018, le XIIIe Comité intergouvernemental de l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture) a procédé à la nomination de l’art de bâtir en pierre sèche comme pratique jugée digne d’être inscrite au Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité.
Une association installée dans le Var, la S.P.S. (Société scientifique internationale pour l’étude pluridisciplinaire de la Pierre Sèche)[1] anime le réseau international à l’origine de cette reconnaissance.
La pierre sèche : l’identité des paysages au carrefour des disciplines
L’art de bâtir en pierre sèche : ce sont bien des savoir-faire et techniques qui se sont vus décerner ce label. Au profit parfois de la vigne, de l’olivier ou encore du riz, les murs et autres bâtis ont aussi leur culture !
En France, et notamment en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, la culture de la pierre sèche contribue à forger l’identité de certains paysages ruraux.
Depuis 1997/1998, la S.P.S. mène des travaux dans diverses disciplines : technologie et ingénierie, sciences de la nature et sciences humaines. Elle réunit des artisans, des artistes, des aménageurs et des chercheurs qui mettent en place et étudient ces structures humbles mais essentielles pour les terres et les sociétés rurales dans le monde entier.
Des savoir-faire reconnus en France depuis 8 ans
En France, depuis 2010, la construction en pierres sèches, désormais porteuse de lien social et de réponses aux grands enjeux du XXIe, est également reconnue en tant que métier. Les artisans qui le souhaitent peuvent obtenir un certificat de qualification (standardisation de règles de bâtir) à validité nationale. Plusieurs groupements de bâtisseurs, professionnels et amateurs, se sont associés à des administratifs et à des ingénieurs pour parvenir à ce résultat.
La pierre sèche : une mondialisation rurale avant l’heure !
A travers la S.P.S., huit pays européens (Chypre, Croatie, Espagne, France, Grèce, Italie, Slovénie, Suisse) ont participé à la préparation du dossier de candidature. Réuni autour de la conscience de la diversité locale et de l’uniformité structurelle universelle de la pierre sèche, ce réseau n’est ni exhaustif, ni clos.
Rizières de l’Asie, agriculture de pentes raides en Amérique, agropastoralisme extensif en Afrique et plusieurs autres systèmes de production ou de drainage et agencement des terres intègrent cet ensemble.
Dans le Var, la S.P.S. est soutenue par différentes associations, notamment l’ASER du Centre-Var.
Un nouvel élan pour des pratiques innovantes
Les acteurs associés ont su répondre positivement aux critères de l’UNESCO et la convaincre des avantages de la pierre sèche pour l’environnement, la biodiversité, la coopération et les échanges matériels et culturels entre groupes humains.
Les communautés qui pratiquent, utilisent, transmettent et étudient la pierre sèche ont la conviction que cet art rural universel porte des réponses intégrées et locales aux défis qui attendent les communautés humaines. Cette nomination les honore et les réjouit. Et elle leur donne l’élan nécessaire pour optimiser la tradition et inventer des pratiques innovantes…
D’après un texte fourni par Mme ‘Ada Acovitsioti-Hameau, secrétaire générale de la S.P.S
(Dr en Archéologie, Dr en Anthropologie culturelle).
Texte intégral en téléchargement sur cette page (document associé, menu de gauche)
A noter : au cours de ce même congrès, les "savoir-faire liés au parfum en Pays de Grasse : la culture de la plante à parfum, la connaissance des matières premières naturelles et leur transformation, l'art de composer le parfum " ont obtenu la même reconnaissance.
[1] Société scientifique internationale pour l’étude pluridisciplinaire de la Pierre Sèche (S.P.S.) – Maison de l’Archéologie, 21 rue République, F83143 Le Val – contact@pierreseche-international.org – tel 0033 (0)494863924 – www.pierreseche-international.org