Thorium, la face gâchée du nucléaire
Nous avons le plaisir de vous annoncer la reprise des cafés des sciences. Notre première séance se déroulera au cinéma Utopia d'Avignon
Film documentaire de Myriam Tonelotto (France 2015 1h45) présenté sur Arte en septembre 2015
Le film sera suivi d’un débat animé par Daniel Heuer, directeur de recherche au CNRS (LPSC – CNRS/IN2P3 Grenoble).
Le Café des Sciences propose à partir de ce documentaire une réflexion sur cette « énigme » discutée par les scientifiques eux-mêmes.
« Plus de sécurité, moins de déchets : sur le papier, le thorium, un combustible alternatif présent en quantité dans les sols, a l’air d’une solution miracle. Le premier documentaire de la soirée qu’Arte consacre à l’énergie atomique – baptisée Nucléaire, des lendemains rayonnants – revient sur l’histoire de cette énergie fossile, qui aurait pu remplacer l’uranium.
Le documentaire présente, de manière partisane mais documentée, comment la piste de l’exploitation de cette ressource a été écartée par les lobbys de l’énergie et de la défense. Intimement lié au développement d’un arsenal atomique, le développement du nucléaire civil a en effet été historiquement aiguillé par des enjeux autres que les seules préoccupations de sécurité et de préservation de l’environnement. Un avenir encore possible
De sorte que les recherches sur le thorium, quoique très prometteuses, ont été beaucoup moins soutenues, voire laissées en jachère, que la filière de l’uranium. Cette dernière bénéficie d’une large avance empirique, tandis que l’expérimentation sur le thorium, même menée par d’opiniâtres chercheurs, n’en est encore qu’à son essor.
Le thorium est toutefois loin d’avoir perdu la partie : l’Inde l’exploite déjà, la Chine étudie activement depuis 2011 les réacteurs à sels fondus au thorium, et des start-up aux États-Unis et au Canada reprennent les travaux, largement présentés dans le documentaire, du laboratoire d’Oak Ridge, qui fit tourner un réacteur thorium entre 1965 et 1969. En France une équipe du CNRS travaille sur cette problématique.
Au-delà de la question du thorium, le film d’une heure et demie intéressera les curieux de science en ce qu’il présente, de manière accessible, comment se construisent les embranchements technologiques, et comment la science s’inscrit dans son époque. On regrettera, cependant, que la narration soit parfois un peu maladroite, et le parti pris du documentaire un petit peu trop appuyé. »*
De 20:00 à 22:00