Conférence/Débat

Jeudis du CNRS : "Les perturbateurs endocriniens, comment ça marche ?"

Les organismes vivants sont constamment exposés à de multiples composés chimiques exogènes, autrement appelés xénobiotiques. Cette exposition, active ou passive, se fait au travers de l’alimentation, de la médication, ou encore de l’utilisation de produits domestiques ou industriels. Certaines de ces substances peuvent agir comme des perturbateurs endocriniens (PE) en altérant le fonctionnement normal du système hormonal, favorisant ainsi l’apparition de troubles du développement, de la reproduction ou du métabolisme. Depuis 10 ans, les chercheurs tentent de décrypter les mécanismes d’action des PE à l’échelle moléculaire. Malgré des structures chimiques très variées, ces substances sont capables de mimer l’action des hormones naturelles, principalement au niveau de récepteurs localisés dans le noyau des cellules. Mais au-delà de leurs effets individuels, l’activité biologique de ces molécules peut être différente selon qu’elles sont isolées ou en mélanges. De récents travaux décrivent cet « effet cocktail » et proposent un mécanisme moléculaire qui pourrait expliquer une partie des effets faibles doses des PE ainsi que certaines interactions médicamenteuses.


Vanessa Delfosse, chargée de recherche CNRS au Centre de biochimie structurale (CNRS/Inserm/UM), dont les recherches sont à l’origine de la découverte de cet « effet cocktail », a remporté le prix « Grandes avancées françaises en biologie » de l’Académie des sciences en 2016 pour ces travaux.